• Camp volant

    CAMP VOLANT

     

     

     

    Le poids du sac nous obligeait à

    courber vers la terre notre regard.

    Et surgissaient alors quantité de fleurs petites et délicates,

    que les cavaliers foulaient avec morgue.

     

     

    Nous levions nos yeux vers

    les sommets que nous convoitions.

    Et de temps en temps nous retourner,

    voir l’abrupt chemin parcouru

    nous rendait courage.

     

     

    Le dos nous faisait mal,

    notre bouche était desséchée,

    et nos pieds glissaient sur les éboulis.

    Nous nous mettions à désirer violemment le soir

    sur la montagne immobile.

     

     

    A l’arrivée, il fallait encore planter nos tentes,

    allumer du feu,

    y cuire patiemment notre dîner.

    Nous connaissions des chansons pour tous les gestes quotidiens.

    Puis nous laissions le sommeil

    nous inviter doucement sous les étoiles.

     

     

    Je chante de vieux étés que le temps a polis.

    Mais je sais aussi parler de celui-ci qui prend fin,

    mettre des mots palpitants de vie

    sur ici et maintenant.

     

     

    Hélène Aribaut

    Fuveau, le 21 Septembre 2002.

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